Les auteurs de cette revue systématique ont cherché à évaluer l’origine et la précision (diagnostique) des reds flags (RF – ou signes d’alertes) évoquant une malignité et proposés par des recommandations dans l’abord du patient lombalgique (1).

En étudiant 16 recommandations internationales concernant les lombalgiques, les auteurs ont retenu 13 RF à évaluer dans leurs études. Ils y ont ajouté deux autres RF retrouvés lors de leur propre recherche. Un travail de recherche de la source du RF dans la littérature et de calculs métrologiques a été effectué. Un RF était considéré comme cliniquement pertinent pour un ratio de vraisemblance positif supérieur ou égal à 15 (sa présence faisant alors passer la probabilité de malignité de 0.8% à 10%).

33 papiers ont été retenus. Les auteurs font remarquer que les preuves concernant les RF de malignité dans la lombalgie reposent essentiellement sur 2 études de consultation de première ligne portant sur 3147 patients et à faible risque de biais.

La prévalence de malignité chez un lombalgique varie entre 0 et 0.6-0.7% en première ligne et entre 0.2 et 7% en secteur hospitalier.

Les auteurs n’ont pas pu déterminer l’origine de 5 RF retrouvés dans une ou plusieurs des recommandations.

7 RF ont été évalués dans une ou plusieurs études : parmi eux, 2 RF sont considérés comme cliniquement pertinents : des antécédents de malignité (preuve de qualité moyenne ; +LR= 6.4-15.3) et une forte suspicion clinique* (preuve de qualité moyenne ; +LR =12.0-54.2).

Tous les autres RF sont considérés comme non pertinents cliniquement (perte de poids inexpliquée, douleur atypique, âge avancé, échec thérapeutique, etc.).

Cette étude vient corroborer la revue Cochrane de 2013 sur le sujet (2) en confirmant que les niveaux de preuves à la base des recommandations d’utilisation des RF face à un lombalgique sont très faibles. Le tableau semble similaire dans le cadre des RF en rapport à des fractures vertébrales toujours chez le lombalgique (3). Voilà qui devrait simplifier l’enseignement des techniques de triage pour viser l’accès direct ? Ou pas ? Votre avis nous intéresse !

* dont la définition claire n’est pas proposée dans l’article !

Références

(1) Verhagen, A. P., Downie, A., Maher, C. G., & Koes, B. W. (2017). Most red flags for malignancy in low back pain guidelines lack empirical support: a systematic review. Pain, 158(10), 1860-1868.

(2) Henschke N, Maher CG, Ostelo RW, de Vet HC, Macaskill P, Irwig L. Red flags to screen for malignancy in patients with low-back pain. Cochrane Database Syst Rev. 2013 Feb 28;(2):CD008686. doi: 10.1002/14651858.CD008686.pub2.

(3) Williams CM, Henschke N, Maher CG, van Tulder MW, Koes BW, Macaskill P, Irwig L. Red flags to screen for vertebral fracture in patients presenting with low-back pain. Cochrane Database Syst Rev. 2013 Jan 31;(1):CD008643. doi: 10.1002/14651858.CD008643.pub2.