A quand les ordonnances d
Le tabagisme est un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires, le cancer et l’hypertension, et est l’une des causes majeures de mortalité prématurée dans les pays industrialisés (Doll, 2004; Peto, 1996). Arrêter de fumer prolonge la vie et réduit la morbidité (USDHHS 1990; Taylor, 2002). De nombreuses tentatives pour arrêter de fumer sont réalisées sans aide (West, 1997; Hughes 2004), avec un taux de réussite (6 à 12 mois d’abstinence prolongée) de l’ordre de 3 à 5% (Hughes 2004). Des aides aux tentatives de sevrage, notamment par le biais d’une combinaison de thérapie comportementale et de thérapie de remplacement à la nicotine (TRN), le bupropion ou la varénicline peuvent améliorer les taux de réussite, mais cela reste insuffisant (Cahill 2011; Hughes 2007; Stead 2008). Des interventions de sevrage tabagique plus efficaces sont necessaires.

Une revue Cochrane s’est interessée à la place de l’exercice dans l’aide au sevrage.
Objectif: déterminer si les interventions fondées sur l’exercice seul ou en combinaison avec un programme de sevrage tabagique sont plus efficaces qu’un programme de sevrage tabagique seul.

15 essais cliniques randomisés ont été retenus et analysés. Comme chaque essai incluait des patients de caractéristique différente avec des exercices de type, d’intensité et de durée différente, les résultats n’ont pas été mixés ensembles. 7 essais comportait moins de 25 patients dans chaque groupe.
Les qualités méthodologiques étaient aussi hétérogènes avec par exemple seulement 7 études décrivant la méthode de randomisation avec précision.

Trois études ont montré des taux d’abstinence nettement plus élevés dans le groupe exercice comparativement au groupe témoin à la fin du traitement (Marcus, 1991; Marcus 1999, Martin 1997). Une de ces études a également montré un bénéfice de l’exercice par rapport au groupe contrôle sur l’abstinence à trois mois de l’intervention et un bénéfice de l’exercice (avec cependant un degré de signification limite) à 12 mois de suivi (Marcus 1999). La dernière étude a montré une différence dans les taux d’abstinence du groupe exercice par rapport au groupe contrôle de 11,9% contre 5,4% (p = 0,05, RR 2,19, intervalle de confiance à 95% (IC), 0,97 à 4,96) à 12 mois de suivi.
Soit 2 fois plus de chance d’arriver à arreter de fumer en faisant de l’exercice qu’en n’en faisant pas.

Implications pour la pratique:
Un seul des 15 essais (Marcus 1999) examinés suggère la preuve de l’efficacité de l’exercice dans le sevrage tabagique à long terme (12 mois). Les essais qui ne présentent pas un effet significatif de l’exercice sur l’abstinence tabagique étaient soit trop petits pour exclure de manière fiable l’effet de l’intervention, avaient de nombreuses limites méthodologiques ou bien évaluaient une intervention qui n’était pas assez intense pour produire les changements nécessaires. Il existe des preuves insuffisantes pour recommander l’exercice comme une aide spécifique au sevrage tabagique. Il existe par contre de solides preuves pour recommander l’exercice comme une aide complémentaire au sevrage tabagique, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre la meilleure façon d’intégrer ces conseils dans les programmes actuels de désaccoutumance au tabac.

Et qui sait, peut etre que la présence dans le cabinet d’un patient atteint de BPCO stade IV stimulera d’autant plus notre fumeur en cour de sevrage? …

Résumé de l’article
Pour avoir l’article dans son intégralité

Pour ceux désirant en savoir pus, la Cochrane Collaboration a deja à son actif 69 revues systématiques sur le sujet.