Le risque de récurrence après un AVC ischémique et un accident ischémique transitoire est le plus élevé immédiatement après l’événement et diminue au cours des semaines suivantes.
Des études ont montré dans un premier temps que la prise d’aspirine diminuait ce risque, puis dans un deuxième temps que l’association de deux anticoagulants à action différente comme l’aspirine et le clopidogrel étaient supérieurs à l’aspirine seule dans la prévention de la récurrence à 90 jours.
Les auteurs de l’étude parue dans The Lancet ont été encore plus loin, ils ont testé le traitement d’anticoagulants intensifs, une tri-thérapie associant aspirine, clopidogrel et dipyridamole.
L’étude commence en 2009 sur plusieurs pays et l’objectif d’échantillonnage est de 4100 individus.
En 2016, le comité de surveillance stoppe prématurément l’étude à 3091 patients :

Trois observations sont à l’origine de cette décision:
Un traitement antiplaquettaire intensif était associé à une augmentation significative des saignements majeurs (y compris mortels)
Le traitement antiplaquettaire intensif n’a pas été associée à une réduction significative des récidives
Une analyse prédictives des données a suggéré que l’essai était très peu susceptible de démontrer une différence significative dans le résultat principal s’il devait continuer.

Nous ne sommes pas directement concernés par cette étude dans notre pratique professionnelle mais, elle nous rappelle la loi du bénéfice risque si peu appliquée dans les études en kinésithérapie au long terme.
Les risques immédiats sont en effet la plupart du temps négligeables seuls les bénéfices sont envisagés, mais quid des risques à long terme ? Utiliser des techniques sans effet en se contentant du placebo est- il si inoffensif que cela ? Le taux de chronicité des lombalgies est il influencé par les types de de prise en charge ? Faire marcher les personnes âgées 5 minutes dans le couloir n’est il qu’une perte de temps et d’argent ou aggrave t’il la perte d’autonomie ? Le manque de maitrise des tests cliniques fiables et valides retardent il les délais de diagnostic des maladies plus sévères ? On entend très souvent la phrase « si cela ne fait pas du bien, ça ne fait pas de mal », en est on vraiment sûr ?
Beaucoup de questions, peu de réponses.

L’étude est ici :
http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(17)32849-0/fulltext