Chaque participant recevait donc 2 heures d’éducation ou d’éducation placebo (2 interventions d’une heure). Tous les traitements étaient effectués dans les 6 semaines à partir du début de l’épisode algique. Les mêmes cliniciens effectuaient l’éducation et l’éducation placebo après plusieurs heures d’entrainement avec un psychologue.
Les outils de mesure utilisés étaient des questionnaires en ligne (auto-évaluation) administrés au départ, 1 semaine après les deux interventions, à 3, 6 et 12 mois. Le critère de jugement principal était la douleur moyenne sur la dernière semaine (échelle numérique 0-10). Les critères de jugement secondaires étaient nombreux et je préfère vous laisser la totalité ici : Secondary outcomes were disability (Roland Morris Disability Questionnaire)1, the proportion of participants who developed chronic low back pain (at 3 months, reporting an average of 2 or more on a 11-point pain intensity NRS over the past week and no periods of recovery during that time), depressive symptomatology (depression severity scale of Depression Anxiety and Stress Scale), healthcare utilisation, global change (Global Back Recovery Scale), recurrence (answering ‘yes’ to both of the following: i) “In the last 6 months /12 months has your lower back pain gone away completely for a period of more than 30 days, only to return later on?” and ii) “If yes, did the return of LBP last at least 24hrs with a pain intensity of more than 2/10?”), pain attitudes and beliefs (Survey of Pain Attitudes and reassurance (assessed using two questions: “How reassured do you feel that there is no serious condition causing your back pain? 0 = not reassured at all, 10 = completely reassured”; “Do you think that your symptoms should be investigated more extensively (laboratory tests, X-rays etc.)”? We collected data on potential mechanisms: catastrophizing (Pain Catastrophizing Scale), back beliefs (Back Beliefs Questionnaire) self-efficacy (Pain Self-Efficacy Questionnaire) and neurophysiology knowledge (Neurophysiology of Pain Questionnaire).
Il n’existait aucune différence intergroupe pour le critère primaire (intensité douloureuse) sur l’ensemble des suivis. Il existait une différence statistique entre les groupes sur le score d’incapacité à 1 semaine et à 3 mois mais sans doute non pertinente sur le plan clinique. Une analyse de médiation montre que l’éducation à la douleur réduit le catastrophisme et les croyances qui n’aident pas le patient sans que cette diminution n’impacte favorablement l’intensité douloureuse.
Alors qu’une très large majorité des recommandations de bonne pratique poussent les physiothérapeutes à utiliser un temps d’éducation thérapeutique avec les patients ayant un épisode de lombalgie aigue, les auteurs de cette étude conclue que l’ajout de deux heures d’éducation à la douleur aux soins primaires (comportant déjà des conseils et de la réassurance) n’apporte pas de bénéfice (traduit de « unnecessary »). Un troisième bras comportant uniquement les soins primaires aurait aidé à réduire mon anxiété, ou alors ma dissonance cognitive ?… du coup c’est mon psy qui va s’y coller !
Références
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