Tennis elbow: pratique basée sur les preuves
Nous allons parler d’un essai commençant doucement à vieillir, mais restant une référence importante sur le sujet de l’épicondylalgie latérale.

Les auteurs (des pointures du monde de la physiothérapie) ont fait paraître cet essai dans le BMJ en 2006.

Il s’agit de la comparaison de 3 groupes:

Physiothérapie (« mobilisation avec mouvement » de Mulligan et exercices thérapeutiques)
Injection de corticostéroïdes
approche attentiste (« wait and see »)

Le but était d’étudier l’efficacité de ce programme de physiothérapie comparé aux 2 autres groupes. Ils ont effectué 2 comparaisons principales dans le temps (à 6 semaines et à 1an).

Ils ont utilisé 3 critères de jugements principaux:
-L’amélioration globale
-La force de préhension sans douleurs
-La sévérité cotée par un évaluateur.

Le taux de récidives a aussi été calculé.

Les critères d’inclusion:
Douleur sur la partie latérale du coude qui augmente à la palpation de l’épicondyle latéral, au serrage, suite à une extension résistée du poignet ou du 2ème ou 3ème doigt.
Sujets entre 18 et 65 ans avec une douleur qui dure depuis au moins 6 semaines.

Les critères d’exclusion:
Traitement récent, symptômes bilatéraux, radiculopathie cervicale, problème neural et autres diagnostics différentiels….

Résultats

A court terme, les injections montrent des effets bénéfiques significatifs à 6 semaines mais avec un haut taux de récidives (effet délétère) à long terme en comparaison à la physiothérapie (RRR=0,3 IC99%(0,1 à 0,5), NNT=4 en faveur de la physiothérapie).

La physiothérapie est supérieur à l’attentisme à court terme (RRR=0,5 IC99%(0,2 à 0,8, NNT=3), mais il n’y a pas de différence à 1 an.
Les participants ayant bénéficiés de physiothérapie ont cependant eu recours à moins de traitements supplémentaires (moins d’anti-inflammatoires en autres).
De plus lorsque l’on regarde l’effet de la physiothérapie de façon globale, sur toute la durée de l’essai, elle est significativement la meilleure.

Conclusion

Lorsque l’on a un tennis elbow, c’est le physiothérapeute qu’il faut aller voir.

Ce qu’il faut dire au patient (si le médecin peut l’entendre c’est mieux…):
« Un tennis elbow se résout spontanément en 1 an voir plus. Cependant, la physiothérapie vous permettra d’aller mieux plus vite, et vous prendrez moins de médicaments. Vous faire infiltrer vous fera risquer des récidives de votre problème ».

Référence
Leanne Bisset, Elaine Beller, Gwendolen Jull, Peter Brooks, Ross Darnell, Bill Vicenzino. Mobilisation with movement and exercise, corticosteroid injection, or wait and see for tennis elbow: randomized trial. BMJ 2006 Nov 4;333(7575):939-944

Article disponible en ligne