On va pouvoir en savoir un peu plus sur le type de diagnostic, comment les praticiens ont sous-groupé les patients, quel type de traitement, voire même combien ils sont payés…

Quel type de kinésithérapie ?

Le Specific Treatment Of Problems of the Spine (STOPS) a fait l’objet d’une validation dans une étude précédente [2].

Il aurait permis une amélioration plus rapide et maintenue des lombalgies et lombo-sciatalgies. Le protocole de celle-ci est décrit dans une étude en accès libre [3]. L’étude présente a cherché à savoir si cette amélioration était pertinente en terme de coûts de traitement et coûts dérivés (étude australienne).

Les patients étaient répartis en 5 sous-groupes, 4 en fonction des souffrances anatomo-pathologiques et une liée à des risques psycho-sociaux.

Les 5 sous-groupes :

1) Hernie discale avec radiculopathie :

– Névralgies en dessous du genou pour les hernies retrouvées en L3/4, L4/5 ou L5/S1 ou en avant de la cuisse pour celles situées entre L1/2, L2/3 ou L3/4.
– Au moins un signe clinique en faveur d’une radiculopathie  (réduction d’un réflexe, dysesthésie métamérique, perte de force dans un myotome, reproduction des douleurs au SLR ou PKBT)
– Présence à l’IRM d’une hernie discale en rapport avec les symptômes.

2) Douleur discogénique réductible :

Présence d’au moins 4 signes sur les neuf suivants :

  1. Lombalgie avec ou sans lombo-sciatalgie
  2. Station assise limitée à moins d’une heure
  3. Aggravation des symptômes le matin ou le jour après la survenue initiale des troubles
  4. Travail impliquant des prises manuelles
  5. Mécanisme de survenue des troubles associé avec un mouvement de flexion / rotation et/ou une compression rachidienne
  6. Difficultés mineures ou non lors de la flexion antérieure debout
  7. Difficultés mineures ou non lors du soulevé de charges
  8. Difficultés mineures ou non lors du passage assis-debout
  9. Difficultés mineures ou non lors de la toux ou l’éternuement

Les sujets doivent aussi présenter une préférence directionnelle en réponse aux contraintes rachidiennes lors de l’examen clinique. Cette préférence directionnelle a été proposée comme pouvant identifier les patients ayant une migration du noyau pulpeux pouvant être «réduite» dans une position plus centrale et/ou une posture ne provoquant pas la douleur.

3) Douleur discogénique non-réductible :

Présence d’au moins 4 signes sur les neuf précédents sans préférence directionnelle.

4) Dysfonctionnement zygapophysaire :

Les patients doivent présenter au moins trois des quatre points suivants :
 

  1. Douleur lombale unilatérale
  2. Reproduction de la douleur lors de la compression zygapophysaire (extension et inclinaison latérale homolatérale
  3. Reproduction de la douleur lors d’une compression en mobilisation passive postéro-antérieure d’un processus transverse ou articulaire postérieur sur un ou deux segments vertébraux
  4. Amélioration des symptômes douloureux ou de la mobilité à la suite d’un «mini-traitement» en thérapie manuelle de l’articulation postérieure.

5) Douleur persistante multi-factorielle :

Patient sans classification patho-anatomique claire (ne pouvant être classé dans l’un des groupes précédents), avec un score au Orebro Musculoskeletal Pain Questionnaire supérieur à 105. Il est considéré que des facteurs psycho-sociaux et/ou neuro-physiologiques peuvent influencer négativement leur amélioration.

Quelle posologie ?

10 séances, 30 minutes de physiothérapie par séance, réparties sur 10 semaines de traitement.

Quelle kinésithérapie ?

La “patte” des McKenzistes se retrouve dans cette étude. Des notices ou articles [4, 5, 6] décrivent le type de prise en charge pour certains sous-groupes. Un tableau résume les orientations selon les sous-groupes. Si vous souhaitez vous adonner au STOPs, la thérapie manuelle ne sera pas votre activité principale, apparemment…

Et pourquoi payer 300 $ de plus coûte in fine moins cher à la société ?

Les patients pris en charge par le physio ont moins recours aux ostéos, chiros, groupes divers de gymnastique, mais cela n’en fait pas une différence significative.

L’amélioration de la qualité de vie peut se quantifier (EuroQol utility scores) précisément et des différences significatives se retrouvent en faveur du traitement physio a un an.

L’absentéisme au travail se traduit par un gain notable.

Et combien ils gagnent les physiothérapeutes, pour faire ça ?

Plus que les kinésithérapeutes français, voire même que les généralistes australiens, mais (un peu) moins que les ostéopathes et chiropraticiens de ce pays. De l’ordre de 50 $ US à la première séance, 40 $ US les suivantes. Mais ils doivent tous connaître la méthode MDT apparemment 😉

Références bibliographiques :

[1] Hahne AJ, Ford JJ, Surkitt LD, Richards MC, Chan AY, Slater SL, Taylor NF. Individualized Physical Therapy Is Cost-Effective Compared With Guideline-Based Advice for People With Low Back Disorders. Spine (Phila Pa 1976). 2017 Feb;42(3):E169-E176. doi: 10.1097/BRS.0000000000001734.

Résumé disponible en ligne

[2] Ford JJ, Hahne AJ, Surkitt LD, et al. Individualised physiotherapy as an adjunct to guideline-based advice for low back disorders in primary care: a randomised controlled trial. Br J Sports Med 2016;50:237 – 45.

[3] Hahne AJ, Ford JJ, Surkitt LD, et al. Specific treatment of problems of the spine (STOPS): design of a randomised controlled trial comparing specific physiotherapy versus advice for people with subacute low back disorders. BMC Musculoskelet Disord 2011;12:104.

Accès gratuit à l’article

[4] Ford JJ, Surkitt LD, Hahne AJ: A classification and treatment protocol for low back disorders: Part 2- Directional preference management for reducible discogenic pain

Notice disponible en ligne

[5] Ford JJ, Richards MC, Hahne AJ: A classification and treatment protocol for low back disorders: Part 4- Functional restoration for multi-factorial persistent pain

Notice disponible en ligne

[6] Jon Joseph Ford, Andrew John Hahne, Alexander Ying Pui Chan & Luke Desmond Surkitt. A classification and treatment protocol for low back disorders Part 3 – Functional restoration for intervertebral disc related disorders. Physical Therapy Reviews. Volume 17, 2012 – Issue 1. Pages 55-75. http://dx.doi.org/10.1179/1743288X11Y.0000000037

Résumé disponible en ligne

Special thanks to Jean-Philippe D. !