La « perspective temporelle » (PT) est un concept fréquemment employé en psychologie sociale. Si sa définition précise fait encore débat, on peut la considérer comme la tendance d’un individu à accorder une importance particulière (focus) à son passé, son présent ou son futur et en y associant une attitude (positive, négative, fataliste, hédonique) (1).
Classiquement, on distingue 5 formes basiques de PT chez un individu :
– Orienté négativement vers son passé
– Orienté positivement vers son passé
– Orienté vers son futur (planification/projets)
– Orienté vers son présent avec une attitude hédoniste (l’individu se concentre sur les plaisirs du moment)
– Orienté vers son présent avec une attitude fataliste (l’individu est passif dans le présent car il croit qu’il lui est impossible d’influencer son propre futur
On considère que la PT peut affecter la satisfaction de vie et les comportements mis en œuvre pour se soigner (1,2).
Une étude s’est intéressée à la perspective temporelle des patients devant subir une chirurgie viscérale et à son impact sur les douleurs post-opératoires (3). 76 patients ont participé à cette étude. Les évaluations se déroulaient 24h avant la chirurgie puis à 1, 2 et 3 jours en post-opératoire (à 7h le matin avant la prise d’antalgiques et à 21h après que la totalité des antalgiques aient été administrés). Les instruments de mesures utilisés en préopératoire étaient : short form of the McGill pain questionnaire (SF-MPQ), Zimbardo Time Perspective Inventory. Les instruments de mesures en post-opératoire étaient : Numerical Rating Scale (NRS), pain coping strategies questionnaire, prises d’antalgiques en secours. Une analyse par régressions multiples a été conduite pour dégager les prédicteurs de douleurs aiguës post-opératoires en termes d’intensité et de catastrophisme.
Résultats : il semble qu’une PT en préopératoire de type « orientation négative vers le passé » puisse constituer un prédicteur de l’intensité de la douleur et du catastrophisme après chirurgie. Les auteurs notent qu’il n’existe pas de corrélation entre l’intensité de « l’évènement » négatif du passé et la douleur reportée avant chirurgie : les individus qui ont tendance à évaluer négativement (les évènements de) leur passé ne semblent pas rapporter des douleurs de plus fortes intensités ou être plus sensibles à la douleur dans leur vie de tous les jours. Les auteurs notent également que l’intensité de la douleur en post-opératoire est corrélée positivement avec une attitude fataliste. L’hédonisme n’est en revanche pas corrélé aux douleurs aiguës post-opératoires.
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Références
(2) Klingeman, H. (2001). The time game: Temporal perspectives of patients and staff in alcohol and drug treatment. Time Soc 10, 303–328.
(3) Sobol-Kwapinska M, Plotek W, Bąbel P, Cybulski M, Kluzik A, Krystianc J, Mandecki M. Time perspective as a predictor of acute postsurgical pain and coping with pain following abdominal surgery. Eur J Pain. 2017 Apr;21(4):635-644. doi: 10.1002/ejp.967. Epub 2016 Oct 13.