Suivirent deux jours de congrès plus classiques durant lesquels se sont alternées des communications d’orateurs invités et des communications libres préalablement sélectionnées par le comité scientifique du congrès (Dr. Wayne Hing, Dr. Toby Hall et Francisco Neto).
Dr. Bill Vincenzino a d’entrée de jeu donné le ton et placé la barre très haut sur le niveau scientifique du congrès en présentant une communication intitulée « MWM (mobilisation with movement) the art and the evidence ». Le Dr. Dan Rivett a ensuite montré que le concept Mulligan s’intégrait pleinement dans le concept de raisonnement clinique en Thérapie Manuelle tel que décrit par Jones. Les bases étant posées, les orateurs invités se sont succédés pour aborder l’état des connaissances sur des thèmes aussi variés que les céphalées cervicogéniques (Toby Hall), l’entorse de cheville (Bill Vincenzino), l’épicondylalgie (Bill Vincenzino), la tendinopathie de la coiffe des rotateurs (Jeremy Lewis), les désordres temporomandibulaires (Mark Oliver), les pertes d’équilibre d’origine cervicale (Dan Rivett et Suzan Reid) et les dysfonctions sacro-iliaques (Mark Oliver).
Afin de terminer le congrès sur une note très clinique, les congressistes avaient la possibilité de participer à quatre ateliers pratiques mettant en avant les techniques du concept Mulligan dans les pathologies de l’articulation sacro-iliaque (Mark Oliver), les céphalées (Toby Hall), l’épicondylalgie (Bill Vincenzino) ainsi qu’un atelier plus spécifique sur les techniques de taping (Rick Crowell et Julie Paolino).
En résumé, j’ai eu la chance d’assister à un congrès d’une grande qualité où se sont mêlées la pratique clinique et l’évidence scientifique. La taille humaine du congrès a permis à chacun d’échanger ses expériences personnelles sur le concept et d’aborder très facilement les collègues chercheurs et cliniciens.
Brian Mulligan est un clinicien avant tout. Il a créé son concept et écrit la première version de son livre sur le modèle : « je le fais sur mes patients et ça les aide !!! ». Ce qui le distingue d’autres concepteurs est qu’il s’est progressivement entouré d’équipes de chercheurs et cliniciens chercheurs et qu’il a pris le risque de confronter ses techniques à la rigueur scientifique. A nos jours certaines de ces techniques sont étudiées et validées par des RCT ou autres études plus fondamentales cherchant à en expliquer les effets neurophysiologiques.
Il est inutile de vous rappeler tous ces concepts francophones qui font le plein à chaque formation ; des machines de guerres d’organisation de séminaire. Initialement, leurs concepteurs ont probablement comme Brian Mulligan des idées originales et l’impression que « ça marche » chez les patients. L’étape suivante … ils ne la franchissent pas ! Pourquoi ? Quel crédit donner alors à toutes ces formations ?
Pour plus d’info :
– Mobilisation with movement : the art and the science
Vicenzino, Bill; Hing, Wayne; Rivett, Darren; Hall, Toby
Elsevier (Australia)