Ente 2004 et 2017, l’étude a inclus entre 88649 et 101872 utilisateurs de ce type d’antalgiques par an (2755 à 5900 utilisateurs d’opioïdes forts et 87171 à 100972 d’opioïdes faibles). Malgré la hausse de 16% de la prévalence annuelle de l’ensemble des antalgiques, celle du recours aux opioïdes dans la population générale a baissée de 8.9%. La proportion d’utilisation d’opioïdes forts a augmenté de 104% pendant que celle des opioïdes faibles a baissée de 10.5%. Dans la population générale, en se focalisant sur l’utilisation d’opioïdes sur le plan individuel et entre 2004 et 2017, l’étude a observé des hausses de la prévalence d’utilisation des analgésiques suivants :
– Morphine (+25%)
– Fentanyl (+74%)
– Tramadol (+105%)
– Codéine (+127%)
– Opium (+212%)
– Oxycodone (+1950%)
En 2017, la répartition des prescriptions d’opioïdes était partagée entre médecine de ville (84%), secteur hospitalier public (14%) et clinique (4%). Les prescriptions des médecins généralistes représentaient 87% des prescriptions totales d’opioïdes. Entre 2004 et 2017, la dose d’opioïdes dispensée pour 1000 habitants et par jour a diminuée de 6.8% pour les opioïdes faibles et augmentée de 59% pour les opioïdes forts. Les antalgiques opioïdes étaient typiquement utilisés pour les douleurs non cancéreuses (88% de tous les antalgiques en 2004 et 91% en 2017). Enfin, les hospitalisations en rapport avec une prise d’opioïdes ont augmenté sur cette période de 167% et les décès de 146%.
Bien que cette étude comporte de nombreuses limitations, elle semble montrer qu’il n’y a pas d’épidémie de prescription d’opioïdes de l’ampleur de celle de l’Amérique du nord sur la période 2004-2017 en France. Quelques tendances comme la hausse de l’usage des opioïdes forts dans le contexte de douleur non cancéreuse (+88%) ou l’augmentation de l’emploi de l’oxycodone (+ 1950%) poussent cependant les auteurs à la vigilance pour ne pas « commettre les mêmes erreurs qu’aux USA et au Canada ».
Références