Les 58 participants devaient lire leur vignette (soit FM soit DCD) et répondre à une batterie de mesures : données démographiques, étiologie perçue (échelle de cotation avec un item médical et un item psychologique), stigmatisation (Chronic Pain Stigma Scale), sympathie (échelle de Likert), traitements recommandés, pronostic perçu.
Il n’existait aucune différence significative entre les deux groupes en termes d’étiologie perçue, de stigmatisation, de sympathie, de traitements recommandés ou de pronostic perçu : le « label FM » n’était donc pas plus classifié dans la case « origine psychologique » que le label « DCD ». En revanche, une douleur dont l’origine était perçue comme médicale était négativement corrélée avec une stigmatisation, positivement corrélée avec de la sympathie et positivement corrélée avec des traitements médicaux (médicaments, exercices, étirements, etc. par opposition à des traitements psychologiques). Une origine psychologique perçue était corrélée positivement avec une stigmatisation, l’âge du soignant et négativement corrélée avec des traitements médicaux.
Commentaire AK :
Bon, il est certain que ce n’est pas l’étude de l’année (les auteurs admettent que la participation est limitée et que le choix de vignettes identiques est malheureux) mais elle permet de se pencher sur la sphère pédiatrique d’une part (la plupart des travaux portent sur l’adulte) et d’autre part, elle fait intervenir majoritairement des physiothérapeutes. Elle semble aller en partie dans le sens des études chez l’adulte où les étiquettes diagnostiques (comme la FM, les douleurs fonctionnelles ou encore les troubles psychosomatiques) peuvent être associées à la perception des patients d’être stigmatisés par les professionnels de santé (2,3). De plus, il a été montré qu’une absence de preuve médicale identifiable et qu’une présence d’influences psychosociales au bilan amenaient les professionnels de santé à considérer la douleur comme étant d’origine psychologique, à moins prendre leurs patients au sérieux, à ressentir moins de sympathie envers eux et à diminuer leurs intentions de les aider (4,5).
Références
(2) Madden S, Sim J. Illness experience in fibromyalgia syndrome: a metasynthesis of qualitative studies. Soc Sci Med. 2008; 1:57–67.
(3) Schechter NL. Functional pain: time for a new name. JAMA Pediatr. 2014;168:693–694.
(4) Cohen M, Quintner J, Buchanan D, et al. Stigmatization of patients with chronic pain: the extinction of empathy. PainMed. 2011;12:1637–1643.
(5) De Ruddere L, Goubert L, Stevens M, et al. Health care professionals’ reaction to patient pain: impact of knowledge about medical evi