En comparant les profils d’activation cérébrale des participants, on constatait que les réponses dans les régions concernées par les aspects sensoriels de la nociception étaient similaires entre les groupes. La réponse cérébrale à la pression au niveau du cortex somatosensoriel durait 18 secondes (soit le double du temps de stimulation!) dans tous les groupes.
Chez les fibromyalgiques, on observait une réponse cérébrale plus étendue (activation des cortex sensoriel et moteur, de l’insula, du cortex cingulaire et des noyaux gris centraux) que dans les autres groupes : la différence la plus marquée concernait nettement l’activité du cortex cingulaire, de la partie antérieure de l’insula et des noyaux gris centraux. Lorsque l’on observait l’activité de l’insula de plus près, seuls les patients atteints de fibromyalgie connaissaient des augmentations de signal ayant persisté longtemps après le retrait de la pression.
À la lumière de la théorie dominante selon laquelle l’insula est impliquée dans l’attribution de sens et d’émotion à l’expérience douloureuse, on peut raisonnablement penser que la douleur fait appel à une plus grande activité du système limbique chez les fibromyalgiques. Autrement dit et dans ces conditions expérimentales, il ne semble pas exister de différence en terme de timing d’activation entre les groupes mais on note une activation cérébrale plus large en terme cartographique chez le fibromyalgique (notamment une participation plus importante d’aires en lien avec les émotions). La preuve de l’activation prolongée dans les structures médiales chez les patients atteints de fibromyalgie est susceptible d’être importante pour comprendre la dimension émotionnelle et affective de l’expérience douloureuse.
REFERENCES
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Note commentée sur BIM