La CNU 91 : enfin une place pour les Kinésithérapeutes dans le monde universitaire

Introduction

En 2019 un petit séisme a eu lieu dans le monde des rééducateurs et de ses universitaires. Un séisme certes, mais qui aux yeux des professionnels est passé complétement inaperçu. La CNU 91, organe à part entière du Conseil National des Universités (CNU) a vue le jour ! Cette nouveauté marque un tournant décisif pour les professionnels de la kinésithérapie. Découvrons ensemble ce qu’est cette CNU 91 et son impact significatif pour les kinésithérapeutes.

Qu’est-ce que la CNU 91 pour les Kinésithérapeutes ?

Le CNU, c’est une entité clé dans le domaine universitaire en France, a récemment intégré une nouvelle section, la CNU 91, dédiée spécifiquement aux kinésithérapeutes et aux sciences de la rééducation et de la réadaptation. Cette intégration symbolise une reconnaissance formelle de l’importance de la kinésithérapie dans le milieu académique.

Pour mieux comprendre, voici une courte interview montée du Pr Peggy Gatignol, aujourd’hui présidente de la CNU 91. L’interview a été filmée lors de la première édition du COREK (consortium de la recherche en kinésithérapie) dont nous allons parler prochainement.

 

Le Conseil National des Universités (CNU) de France joue un rôle crucial dans le recrutement et la progression professionnelle des enseignants-chercheurs dans les universités françaises. Sa fonction principale est d’évaluer et de qualifier les candidatures pour les postes académiques, en particulier les maîtres de conférences (MCU) et les professeurs des universités (PU), assurant ainsi un haut niveau d’excellence en enseignement et en recherche.

Spécialisé par disciplines, le CNU se divise en sections, chacune dédiée à un domaine spécifique. Par exemple, la section CNU 91 se focalise sur la rééducation et la réadaptation, une nouveauté significative. Auparavant, les professionnels de la kinésithérapie devaient s’affilier à d’autres sections comme la CNU 74 (STAPS) ou la CNU 69 (neurosciences), souvent au détriment de leur identité professionnelle initiale dont il devaient s’éloigner. D’autres sections, telles que CNU 92 pour la recherche en soins infirmiers, CNU 90 pour la recherche en maïeutique, et CNU 46 pour la santé publique, illustrent la diversité des spécialités couvertes par le CNU. Chaque section évalue les compétences des candidats dans leur domaine respectif, influençant de manière significative leur carrière universitaire. Pour plus d’informations sur les différentes sections, consultez la liste complète ici.

L’Impact de la CNU 91 pour les Kinésithérapeutes

L’ouverture d’une nouvelle section universitaire au sein du Conseil National des Universités (CNU) en France peut avoir plusieurs impacts significatifs sur un corps de métier qui serait largement représenté dans cette section. C’est notamment le cas des kinés au sein de la CNU 91. Voici quelques-uns des impacts potentiels :

  1. Reconnaissance et structuration du domaine : La création d’une nouvelle section CNU pour un corps de métier spécifique peut représenter une reconnaissance officielle de l’importance et de la spécificité de ce domaine. Cela peut contribuer à mieux structurer le domaine au niveau académique.
  2. Amélioration des standards d’enseignement : Avec une section dédiée, les standards de formation, de recherche et d’enseignement dans ce domaine peuvent être spécifiquement développés et améliorés. Cela assure une qualité et une pertinence accrues dans la formation des futurs professionnels.
  3. Impact sur le recrutement et la carrière académique : La nouvelle section peut jouer un rôle crucial dans le recrutement et la progression de carrière des enseignants-chercheurs du domaine. Les critères d’évaluation et de promotion seraient plus adaptés aux spécificités de la profession.
  4. Développement de la recherche : Une section dédiée peut encourager et structurer la recherche dans le domaine. Cela peut conduire à une augmentation des financements de recherche, des collaborations et des publications spécialisées.
  5. Influence sur les politiques éducatives : La section peut avoir un rôle consultatif ou décisionnel dans l’élaboration des politiques éducatives liées à son domaine, influençant ainsi l’évolution des programmes d’études et des approches pédagogiques. Outre la qualité d’enseignement mentionnée plus haut, il est ici question de renseigner plus efficacement les orientations politiques et de contenu qui impacteront par la suite la formation.
  6. Interactions Interdisciplinaires : La création d’une nouvelle section peut encourager les interactions et collaborations avec d’autres disciplines, enrichissant ainsi l’approche multidisciplinaire dans l’enseignement et la recherche.
  7. Implications Internationales : Une section reconnue au niveau national peut faciliter les collaborations internationales, les échanges académiques et renforcer la visibilité du domaine à l’échelle internationale.

Une première présidence : la CNU 91 présidée par France Mourey

La nomination de France Mourey au Conseil national des universités, dans le cadre de la CNU 91, illustre parfaitement cette intégration des kinésithérapeutes dans l’univers académique. Elle est la première kinésithérapeute à avoir occupé une telle position. Car oui, la Section 91 n’est pas uniquement dédiée aux kinésithérapeutes. Elle concerne tous les rééducateurs, et tous ceux qui souhaiteraient travailler sur ces questions.
Depuis mai 2023, le Pr Peggy Gatignol, orthophoniste de formation initiale, a pris la succession du Pr Mourey à la présidence de la CNU.

Conclusion

La création de la section « CNU 91 kinésithérapeutes » est une étape cruciale pour la kinésithérapie. Elle offre une reconnaissance académique, ouvre de nouvelles opportunités de carrière et stimule la recherche. C’est une avancée qui souligne l’intégration et la valorisation des kinésithérapeutes dans le monde universitaire. C’est enfin un moyen pour les kinésithérapeutes, dont la formation tend vers l’universitarisation, de concrétiser le système LMD : Licence, Master, Doctorat adopté par le processus de Bologne.

Sources

  1. Enseigner, faire de la recherche à l’université – Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Disponible sur : www.ordremk.fr
  2. La recherche en kinésithérapie est enfin consacrée dans nos institutions – Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs. Disponible sur : www.ffmkr.org
  3. La création d’une section sciences de la rééducation et de la réadaptation au CNU, avancée majeure pour la kinésithérapie – Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Disponible sur : www.ordremk.fr
  4. La kinésithérapie enfin intégrée au Conseil national des universités. Disponible sur : www.kineactu.com
  5. France Mourey, première kinésithérapeute nommée au Conseil national des universités. Disponible sur : www.sfphysio.fr