18 sujets sains ont participé à cette étude. Après avoir vérifié que les participants étaient capables de percevoir correctement 3 types d’odeurs (neutre, agréable et désagréable), l’expérience pouvait commencer. L’idée était d’enregistrer l’amplitude du réflexe nociceptif d’évitement/de flexion (le Nociceptive Withdrawal Reflex des anglophones) suivant le type d’odeur présenté aux sujets sur deux intervalles de temps (500ms et 1500ms). Celui-ci était réalisé classiquement à l’aide d’une stimulation électrique par stimulation percutané du nerf sural à la cheville droite. On enregistrait la magnitude du réflexe par un EMG au niveau du biceps fémoral. Une évaluation de la douleur par échelle verbale numérique (0-100) était menée parallèlement à cette stimulation nociceptive.
L’amplitude du réflexe nociceptif comme la perception de la douleur engendrée étaient réduites lorsqu’elles étaient combinées à des odeurs agréables et augmentées face à des odeurs déplaisantes. Ces résultats viennent appuyer d’autres travaux montrant l’impact de stimuli visuels, auditifs, gustatifs et somato-sensoriels sur la douleur et le réflexe nociceptif de retrait. Ce genre d’expérience montre bien à quel point le système nerveux prend en considération des inputs de natures différentes pour réaliser des prédictions statistiques sur la nécessité de protection (douleur/perception/action…) et sa modulation en fonction des situations.
Moralité pratique : vous avez peut-être intérêt à sentir bon pour soigner vos patients douloureux !
Références