Ces enfants sont plus à même de développer des pathologies respiratoires en lien avec une force de toux faible, une cage thoracique hypomobile ou une diminution de la force des muscles respiratoires. La survenue de telles pathologies peut également se répercuter sur l’état général et la fonction motrice.
Le but de cette étude est d’évaluer la fonction respiratoire de ces enfants (hors pathologie pulmonaire aiguë) et de la comparer à celle d’enfants du même âge dépourvus de lésions.
Matériel & Méthodes :
Cet article est une étude de cohorte, contrôlée, observationnelle et monocentrique.
39 enfants ont été inclus :
-14 présentant une diplégie spastique
-11 présentant une hémiplégie
-14 enfants contrôles
Les critères d’inclusion pour les enfants paralysés cérébraux étaient un diagnostic établi par un pédiatre sous couvert d’une IRM, un état cognitif suffisant pour comprendre les consignes ainsi qu’un GMFCS inférieur ou égal à 3.
Les facteurs connus pour agir sur la fonction pulmonaire (âge, sexe, IMC) ont été répertoriés.
Les objectifs de cette étude était de comparer la force des muscles respiratoires, par une mesure des pressions inspiratoires et expiratoires, et les volumes pulmonaires par une spirométrie.
Résultats :
Aucune différence significative n’a été relevée pour les facteurs susceptibles d’influer sur la fonction pulmonaire entre les 3 groupes.
Tous les enfants paralysés cérébraux ont présenté une diminution de la force de leurs muscles respiratoires de par leurs pressions maximales inspiratoire et expiratoire plus basses (p<0;05).
Les enfants diplégiques spastiques quant à eux présentaient spécifiquement une réduction de leur capacité vitale et de leur volume de réserve expiratoire par rapport au groupe contrôle (p<0,05).
En revanche, le rapport VEMS/CV et le peak flow étaient similaires dans les 3 groupes.
Discussion & Conclusion :
Les enfants paralysés cérébraux présentent donc une atteinte de leurs muscles segmentaires mais aussi respiratoires.
La différence de volumes pulmonaires des diplégiques spastiques pourrait au regard de la littérature s’expliquer par de plus grandes difficultés à la marche chez ces enfants par rapport aux enfants hémiplégiques. De plus, ces résultats peuvent aussi s’expliquer par le manque d’aptitude du système cardio-vasculaire à fonctionner de façon optimale ainsi que la réduction de la mobilité thoracique.
Au regard de l’importance du système respiratoire à l’échelle du corps et de ses multiples intrications avec les systèmes vitaux environnants, savoir en caractériser l’état demeure fondamental.
Mieux connaître la fonction respiratoire de ces patients permettrait de mieux adapter les séances de rééducation motrice mais aussi à terme et sous réserve de nouvelles explorations établir dans quelle mesure l’atteinte globale de la fonction respiratoire peut être corrélée avec la survenue d’épisodes aigus limitant les possibilités d’intervention sur l’ensemble du système musculo-squelettique.
Toutefois, la qualité méthodologique de cette étude et le faible échantillon recruté ne permettent pas d’élaborer de changements majeurs dans la manière d’aborder la rééducation voire la réhabilitation de ces enfants.
Référence bibliographique :
Kwon YH &, Lee HY. Differences in respiratory pressure and pulmonary function among children with spastic diplegic and hemiplegic cerebral palsy in comparison with normal controls. Journal of Physical Therapy Science. 2015 Feb;27(2):401-3. doi: 10.1589/jpts.27.401. Epub 2015 Feb 17.
Note soumise le 17/04/2015 et publiée après mise en forme le 18.