Les auteurs décrivent le cas d’un homme de 48 ans rapportant une douleur à la hanche droite ainsi qu’une douleur lombaire, apparu deux mois auparavant à la suite d’un mouvement forcé de flexion de hanche en retirant son pied coincé sous sa moto.
Il a été adressé en rééducation par un orthopédiste après que l’I.R.M. révéla un bombement discal symétrique en L1-L2. Sa principale plainte était que sa douleur inguinale augmentait. Il ne présentait pas de douleur nocturne, pas de variations de poids, pas d’infection récente, de fièvre ou de frissons.
À l’examen, il était retrouvé une réduction de la phase d’appui sur la jambe droite à la marche. Les amplitudes au niveau de la colonne lombaire étaient dans les limites de la normale. L’extension reproduisait la douleur inguinale mais pas la douleur lombaire. Les tests de tension neurale explorant les racines L1 à S1 étaient sans particularité. La mobilité passive de la hanche était comparable au côté gauche, mais douloureuse en fin d’amplitude dans tous les secteurs, ainsi que lors des mouvements combinés de flexion/adduction/rotation médiale (FADIR) et de flexion/abduction/rotation latérale (FABER).
La flexion de la hanche droite durant l’appui unipodal gauche reproduisait à minima une douleur à la partie antéro-latérale de la hanche droite.
Le diagnostic de lésion musculaire des fléchisseurs de hanche associée à une lésion du labrum fût ainsi retenu.
Le patient bénéficia de 3 séances de physiothérapie durant la semaine. Cela consista en des mobilisations accessoires de la hanche de grade I à II et des mobilisations actives infra-douloureuses. Cependant, chaque séance exacerba la douleur inguinale du patient, si bien que le physiothérapeute renvoya le patient vers le chirurgien afin de réaliser une imagerie de la hanche.
Les radiographies montrèrent une lésion osseuse du fémur droit; l’I.R.M. compléta l’imagerie et une biopsie fût réalisée, établissant le diagnostic d’ostéosarcome.
La physiothérapie cessa et une prise en charge médicale adaptée fût entreprise.
Après excision tumorale, chimiothérapie et pose d’une prothèse totale de hanche, le patient revint 6 mois plus tard chez son physiothérapeute afin de récupérer les amplitudes articulaires, un schéma de marche correct et d’améliorer ses capacités musculaires.
Pour les auteurs, ce cas souligne l’importance du diagnostic différentiel quel que soit le diagnostic initial, et démontre l’importance d’un renvoi en temps opportun à un médecin lorsque la physiothérapie n’est pas efficace.