Le sujet a porté uniquement sur l’évaluation du Quadriceps.
Masse Musculaire
Un des moyens d’évaluation de l’ES est la mesure de la masse musculaire qui peut se faire de 2 façons :
– L’anthropométrie : mesure de la circonférence quadriceps à mi-cuisse + pli cutané [1].
– L’impédancemétrie . Elle sous-estime la masse musculaire.
– L’absorption bi-photonique (DEXA pour Dual Energy X-ray Absorptiometry) semble être la technique de choix [2].
– L’imagerie est quant à elle très coûteuse.
Force musculaire
L’évaluation de la force va être un élément important de l’efficacité de l’ES ou de programmes de renforcement des membres inférieurs qui pourront être proposés dans les centres de réhabilitation.
Afin d’être reproductible, la mesure doit être standardisée. Le groupe fonction propose des recommandations sur l’évaluation de la force du quadriceps chez le BPCO :
– Utilisation du Microfet® plutôt qu’une dynamométrie à jauge de contrainte.
– Sujet assis sur un plan dur ou une table d’examen.
– Genoux et hanches à 90°.
– Utilisation d’un coussin triangulaire de densité importante (140 kg/m3) sous la cuisse évaluée.
– Pas d’appui dorsal.
– En légère flexion : position du tronc va limiter l’angulation de la hanche.
– Avant-bras croisés sur le thorax.
– La mesure est répétée 3 fois avec encouragements.
– Le contre-appui est réalisé à l’aide d’une sangle.
Cette évaluation est à rapporter aux normes françaises publiées sur la force maximale volontaire de différentes fonctions musculaires dont l’extension du genou (avec jauge de contrainte). Ces normes prennent en compte le bras de levier.
Les normes du quadriceps sont :
A droite : 66,37-(0,87 x âge) + (46,09 x Sexe (0/f, 1/h)) + (1,21 x poids kg)
A gauche : 78,00-(0,87 x âge) + (49,70 x Sexe (0/f,1/h)) + (0,96 x poids kg)
Endurance musculaire
Cet aspect n’a pas été abordé lors de la communication mais il faut noter qu’il n’existe pas à notre connaissance de protocole standardisé et validé d’évaluation de l’endurance du quadriceps chez le sujet sain ou pathologique.
Certains évoqueront peut être le test de la chaise mais pour lequel il n’y a pas de publications sur les muscles sollicités durant le test ou la reproductibilité de celui-ci.
Références :
[1] Lee RC, Wang Z, Heo M, Ross R, Janssen I, Heymsfield SB. Total-body skeletal muscle mass: development and cross-validation of anthropometric prediction models. Am J Clin Nutr. 2000 Sep;72(3):796-803. Accès gratuit.
[2] Rutten EP, Spruit MA, Wouters EF. Critical view on diagnosing muscle wasting by single-frequency bio-electrical impedance in COPD. Respir Med. 2010 Jan;104(1):91-8. Accès payant.
[3] Hogrel JY, Payan CA, Ollivier G, Tanant V, Attarian S, Couillandre A, Dupeyron A, Lacomblez L, Doppler V, Meininger V, Tranchant C, Pouget J, Desnuelle C. Development of a French isometric strength normative database for adults using quantitative muscle testing. Arch Phys Med Rehabil. 2007 Oct;88(10):1289-97. Accès gratuit ici.
Comme vous avez pu le lire tout au long de cette série sur l’ES dans les maladies chroniques et principalement la BPCO, les recherches futures devront notamment :
– Définir les modalités optimales d’efficacité de l’ES chez le patient BPCO notamment la question de la haute ou de la basse fréquence en fonction de l’objectif recherché (force ou endurance ?).
– Préciser les patients répondeurs ou non à l’ES.
– Proposer une évaluation standardisée et validée de la force (ou de l’endurance ?) du quadriceps.
Quelle est votre pratique actuelle de l’ES chez le BPCO ?