Les facteurs contribuant à la priorisation du stimulus sont la « nouveauté » du stimulus (2), sa soudaineté d’apparition, son intensité et sa déviance (l’utilisation d’un autre stimulus servant à la distraction d’attention) (3).
Il s’agit bien d’un problème de contraste et non pas uniquement de valeur intrinsèque du stimulus car quand on augmente le « bruit » somatosensoriel en toile de fond (en frottant par exemple la peau en continue) le stimulus nociceptif devient plus difficile à détecter (4).
Ce système de priorisation pourrait refléter les mécanismes par lesquels le cerveau détecte et oriente l’attention vers n’importe quel événement de l’environnement pouvant représenter une menace pour l’organisme. Comme il n’y a pas que la nociception qui convoie des informations sur des dangers potentiels, ce système inclut l’ensemble des autres systèmes sensoriels.
Conclusion : la première définition de la « pain matrix » évoquait un réseau cortical « sensoriel-spécifique » : aujourd’hui, il semble préférable de la considérer comme un réseau cortical « action-spécifique » (5).
REFERENCES
(2) Iannetti GD, Hughes NP, Lee MC, Mouraux A. Determinants of laser-evoked EEG responses: pain perception or stimulus saliency? J Neurophysiol. 2008 Aug;100(2):815-28
(3) Legrain V, Bruyer R, Guérit JM, Plaghki L. Nociceptive processing in the human brain of infrequent task-relevant and task-irrelevant noxious stimuli. A study with event-related potentials evoked by CO2 laser radiant heat stimuli. Pain. 2003 Jun;103(3):237-48.
(4) Nahra H, Plaghki L. Modulation of perception and neurophysiological correlates of brief CO2 laser stimuli in humans using concurrent large fiber stimulation. Somatosens Mot Res. 2003;20(2):139-47.
(5) Dum RP, Levinthal DJ, Strick PL. The spinothalamic system targets motor and sensory areas in the cerebral cortex of monkeys. J Neurosci. 2009 Nov 11;29(45):14223-35
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