55 sujets sains ont participé à cette étude de 2015 (1). Les auteurs ont utilisé le Cold Pressor Task (CPT) lors de deux visites espacées de 2 à 10 jours. Les participants devaient plonger la main dans un bac d’eau à 4° en fixant un écran où des signaux visuels apparaissaient (croix) jusqu’à ce qu’ils ne supportent plus le froid ou durant 4 min au maximum. Ensuite, ils cotaient une VAS (-2 à +2). Lors de la première visite, deux CPT étaient effectuées : durant la première, les individus étaient libres de vocaliser ou pas ; durant la seconde, on leur demandait de dire « aïe ! » à chaque fois qu’ils voyaient la croix apparaitre à l’écran. Lors de la seconde visite, les participants réalisaient 5 formes de CPT : en disant « aïe ! » lorsqu’ils voyaient la croix apparaitre, en entendant leur propre voix enregistrée dire « aïe ! », en entendant quelqu’un d’autre dire « aïe ! », en pressant un bouton (toujours à chaque apparition de la croix) et enfin, en fixant simplement la croix du regard (contrôle). En plus de la VAS, ils remplissaient un questionnaire à la fin de tous les passages, pour savoir ce qui leur paraissait se passer en termes de douleur suivant qu’ils disaient « aïe ! », qu’ils entendaient leur voix disant « aïe ! » ou que quelqu’un d’autre disait « aïe ! ».
Les résultats ont mis en avant des temps d’immersion plus long dans les conditions de pression sur le bouton et de vocalisation (condition où les sujets disaient « aïe ! ») par rapport aux autres conditions. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux conditions bouton et vocalisation. Aucune différence significative n’a en revanche été retrouvée concernant les VAS.
Les actes moteurs nous rendant plus actifs face à une situation (la fameuse notion « d’empowerment »), les auteurs émettent l’hypothèse que c’est peut–être le fait d’agir qui pourrait augmenter la motivation lors de la CPT en augmentant le temps d’immersion. D’autres travaux devraient voir le jour avec notamment des études où les cris des sujets seront plus spontanés !
*PS : non, la touche de mon clavier n’est pas cassée
Références
(2) Stephens R, Atkins J, Kingston A: Swearing as a response to pain. Neuroreport 20:1056-1060, 2009.
(3) Stephens R, Umland C: Swearing as a response to pain—Effect of daily swearing frequency. J Pain 12:1274-1281, 2011.