A propos du diagnostic du physiothérapeute.
Précision utile : ce point de vue ne reflète pas celui d’une « chapelle », il évoque, à propos du diagnostic, une conception physiothérapeutique très répandue dans le monde, c’est-à-dire… hors de France…
1, Culture diagnostique
De leur propre aveu, les médecins (en dehors des chirurgiens orthopédistes) ont des compétences extrêmement limitées dans le domaine locomoteur, en particulier en anatomie. Leur diagnostic est donc, dans la plupart des cas, fait par exclusion.
Le physiothérapeute est considéré comme LE détenteur des meilleures compétences dans le domaine anatomique du système locomoteur et dans le domaine de la palpation.
Son diagnostic semble donc essentiel, afin de préciser, confirmer ou infirmer celui du médecin.
Cette démarche est considérée comme tout à fait légitime dans les pays du Nord.
2. Rôle de J.Cyriax
Encore faut-il être formé (pendant les études) ou se former (après les études) à l’application d’une méthode diagnostique rigoureuse et constamment reproductible.
Depuis les années 30, Cyriax et Mennel ont créé et développé une méthode diagnostique à l’usage des médecins ET des physiothérapeutes.
Ce concept est cohérent, rigoureux, reproductible, sécurisant pour le praticien et pour le Patient. Il peut être reproduit à chaque visite ou non, en fonction de la situation.
Il permet surtout de cibler avec une redoutable précision le lieu et le type de la lésion : telle partie de tel ligament ou muscle, tel type de protrusion …
Pourtant, la majorité des physiothérapeutes, en évoquant Cyriax, pense massage transversal profond.
3. Relation TMO – Cyriax
En créant la Thérapie Manuelle Orthopédique – concept Kaltenborn et Evjenth, leurs auteurs ont intégré le schéma diagnostic complet de Cyriax, mais y ont également ajouté d’autres concepts diagnostics (cf lien ci-dessous).
3. La loi
Une loi arrive souvent avant le changement de mentalité générale.
Le nouveau code de déontologie a donné une nouvelle stature à notre corporation, abaissant massivement notre niveau de dépendance par rapport au médecin, tout en augmentant drastiquement le niveau de nos responsabilités.
A ce sujet, voir l’article de M. Guest (juriste) dans le Bulletin Officiel du CNOMK (02/2008/ n°3).
Sa conclusion concernant le diagnostic du physiothérapeute ne laisse aucune place au doute (cf lien ci-dessous).
4. Conclusion temporaire et modifiable
Les liens sont à la fois étroits et clairs entre l’IFOMT, la physiothérapie, la TMO, et la notion de diagnostic physiothérapeutique.
En ce qui concerne notre diagnostic, si nous ne procédons pas nous-mêmes à cette évolution indispensable, certaines chutes pourraient être lourdes.
Ps : si vous avez eu le courage de finir cette lecture, faites-moi l’amitié d’en garder l’esprit, et non la lettre. Je souhaite contribuer, pas la polémique.
Quelques liens utiles
www.k-ei.org/
www.em-consulte.com/article/74097
diagnostic kinésithérapique et responsabilité professionnelle :
www.kinesitherapeutes.info/…/bulletin_ordre_N03-page16.pdf
Article reçu le 30/01/2011, accepté le 12/02/2011