Les évaluations des patients étaient effectuées avant l’intervention, puis en suivi à 1, 3 et 6 mois. Les critères d’évaluation étaient : douleur lombaire et douleur dans la jambe (PNRS), fonction par l’ODI, FABQ, PCS, Pain Neurophysiology Questionnaire-PNQ, croyances et expériences en rapport avec la chirurgie lombaire (via une échelle de Likert), Utilization of Health Care-UHQ.
Jusqu’à 3 mois en post-op, il existait une différence statistiquement significative en faveur du groupe expérimental pour les douleurs, l’ODI et le PCS. Au delà du troisième mois, cette supériorité disparaissait. À 6 mois, il n’existait donc pas de différence significative entre les deux groupes en regard de la fonction, des douleurs lombaires et des douleurs de la jambe. Il existait en revanche une différence significative en faveur du groupe expérimental sur le plan des croyances et du « ressenti » de la chirurgie. Fait marquant, il existait une différence importante en faveur du groupe expérimental vis-à-vis du UHQ démontrant une baisse de 42% des coûts en soins de santé. Ces coûts postopératoires plus importants dans le groupe contrôle concernaient les radiographies, les consultations chez le généraliste et les séances de physiothérapie.
Les auteurs se sont demandés pourquoi l’effet de la TNE ne se prolongeait pas dans le temps (ici au delà du troisième mois). Plusieurs hypothèses ont été avancées :
– Les sujets ont revu leur chirurgien à 1 et 3 mois (voir au-delà) : il est possible que le discours « biomédical » du chirurgien ait interféré avec la TNE ;
– La majorité des sujets ayant eu recours à la physiothérapie, il est là aussi possible qu’un discours « biomédical » ait pu impacter le message de la TNE ;
– La population générale ayant de nombreuses idées reçues vis-à-vis de la lombalgie et de la chirurgie lombaire, il est possible que le message éducatif ait été noyé dans l’environnement « biomédical » du patient.
Une éducation thérapeutique précédant une opération lombaire pourrait permettre au patient d’améliorer son ressenti envers sa chirurgie et surtout de diminuer le recours aux soins médicaux après l’intervention malgré la persistance des douleurs et de l’incapacité.
Références
(2) Thèse d’Adriaan Louw à télécharger ici
Le détail de cette étude se trouve en p 199/355 (Chapitre 10)