À tel point que son physiothérapeute, E. Santos, a dû expliquer une part de son traitement aux médias. D’après la description ici, le physiothérapeute semble utiliser du dry needling, de l’électrothérapie, du renforcement musculaire excentrique et global, de la balnéothérapie, le tout de façon intensive (10h/jours).
Alors, solution miracle, sportif exceptionnel ? Sans chercher la polémique, petit tour (rapide, promis) de la littérature.
La combinaison de mots clés choisis, entrée dans Pubmed (“hamstring injury”) AND (« treatment » OR « massage » OR « manual therapy » OR « human biomechanic » OR « physical therapy » OR « chiropractic » OR « physiotherapy » OR « exercise therapy ») nous donne 56 articles en full text dont 18 revues systématiques (dont une revue Cochrane de 2012). Beaucoup explorent l’aspect préventif.
Une rapide lecture de ces revues nous apprend que malgré la fréquence de cette lésion, peu d’études sérieuses ont été menée jusqu’alors.
Parmi les techniques citées par le physiothérapeute, aucune n’a démontré de supériorité. Seul le travail des muscles du tronc semble supérieur, mais autant pour son aspect préventif que curatif [1]–[6].
Pour ce qui est de l’intensité de la rééducation, Mason et al. avancent que des preuves limitées existent en faveur d’une récupération améliorée par une fréquence d’étirements plus élevée [2]. Il n’est pas mention des délais de retour sur le terrain après une telle combinaison de traitements.
La question initiale reste donc entière. Au moins, vous savez ce qu’en pense Pubmed (la revue n’est certainement pas exhaustive et a certainement de quoi fâcher plus d’un expert du sujet, je m’en excuse).
Les études précédemment citées concluent qu’en l’absence de preuves établies, il reste important de s’en référer à l’expérience des cliniciens…
D’ailleurs, que faites-vous ?
Références bibliographiques :
[1] G. Reurink, G. J. Goudswaard, J. L. Tol, J. A. N. Verhaar, A. Weir, and M. H. Moen, “Therapeutic interventions for acute hamstring injuries: a systematic review,” Br. J. Sports Med., vol. 46, no. 2, pp. 103–109, Feb. 2012.
[2] D. L. Mason, V. A. Dickens, and A. Vail, “Rehabilitation for hamstring injuries,” Cochrane Database Syst. Rev., vol. 12, p. CD004575, 2012.
[3] D. L. Mason, V. Dickens, and A. Vail, “Rehabilitation for hamstring injuries,” Cochrane Database Syst. Rev., no. 1, p. CD004575, 2007.
[4] W. Hoskins and H. Pollard, “Hamstring injury management–Part 2: Treatment,” Man. Ther., vol. 10, no. 3, pp. 180–190, Aug. 2005.
[5] C. S. Ahmad, L. H. Redler, M. G. Ciccotti, N. Maffulli, U. G. Longo, and J. Bradley, “Evaluation and management of hamstring injuries,” Am. J. Sports Med., vol. 41, no. 12, pp. 2933–2947, Dec. 2013.
[6] J. Mendiguchia and M. Brughelli, “A return-to-sport algorithm for acute hamstring injuries,” Phys. Ther. Sport Off. J. Assoc. Chart. Physiother. Sports Med., vol. 12, no. 1, pp. 2–14, Feb. 2011.
Article soumis le 17/04/2015 et publié le 18 après mise en forme.